Usage secondaire des données de santé : lancement du projet Orchidée pour une meilleure surveillance épidémiologique

Publié le vendredi 18 octobre 2024 à 17h21

Permettre aux autorités de disposer d’indicateurs épidémiologiques de qualité pour connaître la situation épidémiologique à l’hôpital en temps proche du réel : tel est l'objectif du projet Orchidée, le nouveau réseau de surveillance hospitalière qui réunis 25 CHU, le Health Data Hub, Santé publique France et l'EHESP et qui s'appuie sur l'usage secondaire des données de santé.

La première fois que des données d’EDSH sont utilisées pour de la surveillance

Après le Covid-19, les autorités se sont rendu compte qu’il était primordial de surveiller les épidémies en temps réel et que la surveillance mise en place actuellement par Santé publique France n’était pas suffisante, puisqu’elle ne prend en compte que les services d’urgences, et non les hospitalisations conventionnelles ou d’autres services des établissements, comme la réanimation. C’est dans cet objectif qu’est né le consortium Orchidée – pour Organisation d’un Réseau de Centres Hospitaliers Impliqués Dans la surveillance Epidémiologique et la réponse aux Urgences – qui s’inscrit dans le programme EU4HEALTH de la Commission européenne (CE).

Ce consortium, composé de 25 CHU (dont les HCL, l’AP-HP, et le CHU de Bordeaux), de Santé publique France, du Health Data Hub et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), et financé par la CE, doit permettre d’utiliser les données de santé des entrepôts de données de santé hospitaliers (EDSH) pour créer des indicateurs épidémiologiques visant à connaître la situation épidémiologique à l’hôpital. C’est la première fois que des données d’EDSH sont utilisées a posteriori pour effectuer de la surveillance : normalement, les stratégies de développement de surveillance s’appuient “soit sur l’adaptation des logiciels existants soit sur la construction d’un nouveau système d’information”. Santé publique France voit dans cette approche de nombreux avantages, dont la valorisation des données existantes riches d’enseignements, une moindre sollicitation du système de soins en évitant de nouvelles saisies, et une garantie de qualité des indicateurs.

L’utilisation secondaire des données pour ajuster les politiques :

En temps réel, le réseau permettra de surveiller l’apparition de maladies ou d’épidémies, facilitant ainsi une réaction rapide des autorités sanitaires. En effet, l’utilisation secondaire des données issues du réseau Orchidée pourra servir à évaluer les politiques de santé publique. En analysant les informations sur les traitements administrés et leur efficacité, les autorités pourront ajuster les protocoles de soins, corriger d’éventuelles inégalités dans l’accès aux soins ou encore optimiser la gestion des ressources hospitalières.

Un projet qui s’inscrit à l’échelle européenne

Financé par la Commission européenne, le projet Orchidée s’inscrit également à l’échelle européenne, puisqu’après le Covid-19 et l’échec dans sa détection en amont, le bureau européen de l’Organisation mondiale de la santé et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont souhaité que soient mis en place des systèmes de surveillance intégrée du COVID-19 et de la grippe.

Grâce au projet Orchidée, la France, et par extension l’Europe, sera mieux armée pour faire face aux crises sanitaires futures, notamment en cas d’apparition de nouveaux virus susceptibles de causer une hausse importante des taux de morbidité et de mortalité dans les hôpitaux. Le réseau permettra aussi une anticipation plus efficace des risques et une gestion optimisée des situations d’urgence épidémiologique.