Réutilisation des données de santé : le nombre de solutions recensées par l’Anap et le HDH double depuis 2024

Publié le mercredi 25 juin 2025 à 11h39

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Alors que la réutilisation des données de santé devient un pilier des stratégies de recherche et d'innovation, l’Anap et le HDH publient une nouvelle édition du panorama des solutions du marché. En un an, le paysage a doublé de volume. Mais au-delà de la croissance quantitative, c’est la montée en maturité fonctionnelle et la diversification des cas d’usage qui marquent cette édition.

Un nombre de solutions qui double en l’espace de quelques mois

Cette édition 2025 marque un tournant quantitatif et qualitatif. L’année dernière, seuls dix éditeurs avaient été recensés, tous ayant répondu à un premier questionnaire exploratoire. Parmi eux figuraient Arkhn, Codoc, Enovacom, Euris Health Cloud, Hopsiia, Lifen, Loamics, MedTrucks, MipihSIB (devenu depuis …) et Ospi. Cette année, ils sont vingt à avoir participé, doublant quasiment la volumétrie initiale et reflétant la dynamique d’un marché en structuration rapide.

Deux acteurs présents en 2024 ne figurent cependant plus dans cette nouvelle édition : Loamics et Ospi. Aucune mention directe n’explique leur absence dans le document. Toutefois, au regard de la méthodologie décrite, plusieurs hypothèses se dégagent. L’enquête 2025 repose sur une participation volontaire via un questionnaire diffusé publiquement en janvier. Leur retrait pourrait ainsi s’expliquer par un choix stratégique de ne pas répondre, un désengagement du secteur de la santé, ou bien une recentrage sur d’autres verticales. Il est aussi possible que leur maturité fonctionnelle ou leur inscription dans des cas d’usage concrets sur le terrain n’aient pas suffisamment progressé pour justifier une nouvelle participation.

À l’inverse, plusieurs nouveaux venus intègrent ce panorama : des acteurs spécialisés comme Vidal, Calmédica, Rhisa ou Adlin Science, mais aussi des solutions encore émergentes comme Yunohit ou Ana Healthcare.

Des solutions classées en quatre grandes familles :

Pour donner de la lisibilité à cette diversité croissante, l’analyse proposée distingue quatre grandes familles de solutions, en fonction de leur ancrage technologique et fonctionnel :

D’abord, les solutions dites “natives”, directement issues d’éditeurs historiquement implantés dans les établissements. C’est le cas du MipihSIB, de Dedalus ou de Cpage, dont les solutions sont souvent perçues comme des prolongements logiques des SIH existants. Elles répondent bien aux besoins de pilotage interne, de reporting ou de dialogue de gestion.

Viennent ensuite les solutions spécialisées, positionnées sur des niches fonctionnelles précises. Vidal Sentinel se consacre à la détection des effets indésirables médicamenteux. Calmédica propose un outil de télé-suivi des patients. Sancare structure des données PMSI, et MedTrucks facilite la modélisation territoriale des parcours de soins.

Une troisième famille regroupe les plateformes orientées données médicales complexes, en particulier la biologie, l’imagerie, la génétique ou l’anatomopathologie. On y retrouve des solutions comme Lifen, Alia Santé, Biwako, Medsavana, ANA Healthcare ou encore Rhisa, souvent utilisées pour la création de cohortes multicentriques ou la structuration fine des données sources.

Enfin, certaines plateformes apparaissent comme des socles techniques génériques pour des projets d’EDS variés. Codoc, Arkhn, Enovacom, Adlin ou Euris Health Cloud sont capables d’absorber de multiples sources hétérogènes, de standardiser les données selon les formats OMOP ou FHIR, et de fournir des environnements complets d’analyse, de visualisation et d’exploitation de la donnée. Ces solutions sont souvent celles qui intègrent le plus grand nombre de fonctionnalités dans le cycle de vie de la donnée, de l’extraction à la réversibilité, en passant par la pseudonymisation, le data lineage ou l’analyse statistique.

Des solutions qui montent en gamme depuis 2024

Si l’Anap et le HDH prennent soin de ne pas hiérarchiser les éditeurs, plusieurs constantes émergent. Parmi les cinq axes fonctionnels analysés dans le panorama – extraction, qualité, exploitation, sécurité et réversibilité -, on observe des écarts significatifs entre les solutions, tant sur la profondeur des fonctionnalités que sur leur articulation.

En matière d’extraction des données, la majorité des solutions sait aujourd’hui traiter des formats structurés, semi-structurés (comme le JSON) et non structurés. Mais seules certaines plateformes, telles que Hopsiia, Enovacom, Codoc ou Arkhn, se démarquent réellement par leur capacité à agréger des flux hétérogènes issus de nombreux applicatifs du SIH, grâce à des connecteurs robustes ou à l’intégration de logiques de data streaming.

La mise en qualité de la donnée – comprenant la pseudonymisation, la restructuration de texte libre, la standardisation en formats OMOP ou FHIR, et le data lineage – reste encore un différenciateur fort. Peu de solutions maîtrisent l’ensemble de ces briques : Arkhn, Adlin Science, Enovacom et, dans une moindre mesure, Savana et Codoc, proposent des chaînes de traitement quasi complètes.

Mais c’est sans doute sur l’exploitation des données que les écarts sont les plus manifestes. Certaines solutions se limitent à fournir un accès en consultation ou des exports bruts, quand d’autres intègrent de véritables environnements analytiques. Adlin Science, Arkhn, Hopsiia et Codoc proposent ainsi des plateformes intégrées capables de répondre à une large palette de besoins : analyses statistiques en R ou Python, exploitation visuelle via dashboarding, moteur de recherche dans les bases pseudonymisées, ou encore environnement de développement intégré (IDE) pour les data scientists. Ces solutions s’adressent donc aussi bien à des utilisateurs avancés qu’à des équipes projets moins techniques, grâce à des interfaces no-code de plus en plus présentes.

Sur le plan de la sécurité, le panorama confirme une montée en gamme. Si la certification ISO 27001 n’est pas encore généralisée, la plupart des solutions ont intégré les exigences fondamentales : séparation des rôles, traçabilité, double authentification, intégration dans les SSO. Enfin, la réversibilité reste le point noir de l’écosystème. Peu d’acteurs offrent des garanties complètes sur la restitution des données, des métadonnées, des codes et des modules en cas de changement de prestataire. Arkhn est l’un des rares à proposer une ouverture de bout en bout, là où d’autres se limitent à des exports partiels ou dans des formats propriétaires.

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