Données de santé : la barre des 125 EDS français franchie grâce aux 11 créés depuis le début de l’année 2025 (cartographie Cnil)
Publié le mercredi 19 novembre 2025 à 17h38
DataDepuis 2017, 102 acteurs (45 du secteur public, 32 du secteur privé à but non lucratif et 25 du secteur privé lucratif) ont constitués 125 entrepôts de données de santé (EDS) en France. La mise à jour de la cartographie de la Cnil montre l’évolution de ce nombre, mais aussi les acteurs qui les gèrent, les données qu’ils contiennent et à quelle fin.
Une baisse dans la création des EDS en 2025, après une année 2024 record
Dans la mise à jour de sa cartographie des entrepôts de données de santé français, la Cnil montre que seuls 11 nouveaux EDS ont été créé depuis le début de l’année 2025 (MAJ réalisée le 1er septembre 2025), alors que l’année 2024 a été marquée par la création de plus de 30 nouveaux entrepôts, surpassant de loin l’année 2022 et ses 21 entrepôts créés. Malgré un chiffre à la baisse, plus d’entrepôts ont été créés lors des 8 premiers mois de l’année 2025 que lors des années 2017, 2018, 2019, 2021 et 2023, ce qui montre un réel attrait pour ces bases de données de la part des entreprises et des établissements de santé. Les derniers chiffres montrent donc que la barre des 125 entrepôts français a été franchie, dont 89 autorisés par la Cnil, 35 déclarés conformes au référentiel EDS et un basé sur le consentement des personnes concernées (la base ComPaRe de l’AP-HP).

Grâce à une option permettant de trier le nombre d’EDS mis en œuvre chaque année, la cartographie de la Cnil montre qu’il y a eu une accélération de leur création dès 2020, année où la pandémie de Covid-19 a conduit à une augmentation de l’utilisation d’outils digitaux pour le suivi des patients et donc à une multiplication des données de santé créées. Le pic de 2025 et ses 31 créations d’EDS peut être expliqué par l’accroissement et la technicités des outils d’intelligence artificielle générative (Gen AI) qui nécessitent de nombreuses données de santé pour être performants. Ce développement, qui n’a fait que croitre depuis 2022, explique que de nombreux EDS ont été constitués dans la période 2022-2025, malgré une légère baisse en 2023 (14 EDS).

L’AP-HP prend la tête en termes d’EDS mis en œuvre
La cartographie de la Cnil permet notamment de voir quels sont les acteurs qui gèrent les entrepôts, quels types de données y sont stockés, dans quel but, mais aussi de comprendre les éventuels réseaux d’acteurs, “dans les cas où ces derniers mutualisent leurs données ou répartissent leurs compétences techniques”, indique la Commission. 5 grands réseaux d’acteurs sont identifiables sur cette cartographie, dont un nouveau depuis l’année dernière (EDS@NOVA) :
- DataHub Houraa, qui réunit les Hospices civils de Lyon (HCL), et les CHU de Grenoble Alpes, de Saint-Étienne et de Clermont-Ferrand ;
- Hugo – Ouest-data-Hub, qui réunit le CHRU de Tours, l’Institut de cancérologie de l’ouest (ICO) et les CHU de Nantes, d’Angers, de Rennes et de Brest ;
- Data4Health, qui réunit le CHRU de Lille, et les CHU d’Amiens-Picardie, de Rouen et de Caen-Normandie ;
- PAISaGe, qui réunit le CHRU de Nancy, le CHR de Metz-Thioville, les hôpitaux universitaires de Strasbourg et les CHU de Dijon, Reims et Besançon ;
- EDS@NOVA, qui réunit l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, le CHRU de Limoges et le CHU de Poitiers.
Alors que l’année dernière, seule la société OpenHealth gérait 5 entrepôts, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) l’a rejoint, grâce à l’ANRS CO4-FHDH SNDS et GAZEL, créés respectivement en février et juillet de cette année. Mais c’est l’AP-HP, qui a créé un nouvel entrepôt en 2025, qui prend la tête en termes d’EDS mis en oeuvre en France avec ces 6 EDS.
