BIG 2024 : “à termes, on pourra créer un jumeau numérique du système de santé français grâce aux données” (Y-M. Le Douarin)
Publié le vendredi 11 octobre 2024 à 17h00
Data IALa conférence "le pouvoir des données de santé, vers l'excellence des soins : quelles perspectives pour demain ?" qui s'est tenue lors de l’événement annuel BIG organisée par Bpifrance a permis à plusieurs acteurs, dont Yann-Maël Le Douarin, d'expliquer l'importance de l'usage secondaire des données et à quelle point une appropriation de cet usage permettrait de faire avancer le système actuel.
Des données qui créent un cercle vertueux
“La donnée qu’on produit doit pouvoir aider directement pour le soin, mais doit aussi pouvoir mettre en place les stratégies médicales de demain et faire de la recherche. Donc dans la conception des parcours et de la conception de l’offre de soins, on intègre aujourd’hui ce besoin de réutiliser la donnée demain pour aller encore plus loin dans les cas d’usages” : c’est avec ces mots que Samantha Pasdeloup, directrice innovation, développement et partenariats chez Elsan, a conclu son intervention lors de la conférence “le pouvoir des données de santé, vers l’excellence des soins : quelles perspectives pour demain ?” organisée dans le cadre de l’événement de Bpifrance, BIG 2024. Au cours de cette session, les intervenants ont montré que l’usage secondaire des données de santé offre un cadre vertueux et unique pour le système de soins.
L’intervention d’Emeric Lemaire, CEO de la start-up Arkhn, confirme que ce cercle vertueux permis par l’usage secondaire des données de santé n’est pas qu’un souhait de tous les acteurs, mais que cela se concrétise déjà actuellement sur le terrain. Il prend l’exemple de l’AP-HP qui est le centre hospitalo-universitaire qui possède le plus de logiciels, avec 800 solutions. Pour les faire communiquer entre eux, les données de santé vont permettre de mettre au point des algorithmes comme celui d’Arkhn, pour être analysées, extraites, structurées afin d’ensuite être réutilisées pour la prise en charge de tous les patients du groupe hospitalier.
Un futur jumeau numérique du système français grâce aux données ?
Alors que beaucoup de conférence ont déjà été faites sur l’importance de la collecte et de la réutilisation des données de santé, la particularité de celle qui a eu lieu lors du BIG 2024 réside dans le fait que les intervenants – que sont Samantha Pasdelou, Emeric Lemaire, et Yann-Maël Le Douarin, chef du département “santé et transformation numérique” de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) – ont été invités à faire part de leurs souhaits réalisables quant au futur de l’utilisation secondaire des données de santé.
Pour Samantha Pasdeloup, il serait interessant de tirer le plein potentiel des données de santé non structurées, “pour aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite”, car la structuration de ces données, même si elle est actuellement réalisable en partie de manière automatique, demande un temps conséquent aux personnes en charge des données. Yann-Maël Le Douarin a quant à lui évoquer la possibilité d’utiliser les données de santé pour développer un jumeau numérique du système de santé français afin “de tester des politiques publiques et surtout tester de la prévention” et cela sur le moyen terme, entre 3 et 5 ans.